Histoire de la Commune

DE GASVILLE À OISÈME

L’église Saint-Grégoire en 1886 – gravure de Rousseau – (accord William Belhomme)

Le nom de Gasville-Oisème a été officialisé par un décret signé le 30 mai 1986. Jusqu’alors la commune, comme la paroisse avant elle, répondait au seul nom de Gasville. Un trait d’union venait de relier les deux entités d’un territoire situé dans la Beauce (Gasville) et aux portes de la ville de Chartres (Oisème). Ses fondements sont millénaires.

 

Les armes communales (accord commune et Didier De Royer)

                        Attestée au XIIe siècle, Gasville se composait au Moyen-Âge de quatre entités. La première était la paroisse. Placée sous la protection de saint Grégoire, l’un des quatre pères de l’église chrétienne, son centre demeure le village où se dresse l’église réédifiée en 1547.

            La deuxième était la seigneurie du même nom. La troisième était le prieuré de la Madeleine, fondé à Oisème en 1130. La quatrième était la seigneurie de Couttes. Son nom est associé à Louis de Couttes (1414 – 1483), page de Jeanne d’Arc.

            Les domaines seigneuriaux (Gasville et Couttes) furent réunis en 1691 par François de Paris, secrétaire du roi. Ils furent érigés en marquisat par Jean-Prosper Goujon au début du XVIIIe siècle avant d’être réunis à la seigneurie de Saint-Prest. La paroisse et le prieuré demeurèrent, de leur côté, les centres de la vie religieuse jusqu’à la Révolution française.

                        Ce fut une rupture. Elle fut d’autant plus nette que la majeure partie des habitants vivait à Oisème, de part et d’autre des rives de la Roguenette, en cultivant la vigne pour leur seigneur ou le prieuré de la Madeleine.

            Leur nombre (137 familles sur 200) conduisit la municipalité à y implanter la mairie et l’école en 1833. Reconstruite à deux reprises, sa localisation fit de Oisème un bourg alors que Gasville ne demeura que le centre religieux de la commune. Ce transfert fut accentué par le développement de la vie économique et la construction de belles propriétés.

                         L’activité économique fut portée par la création d’une fabrique de clés, créée par Charles Honnard en 1864, puis par celle du chemin de fer (ligne Paris / Chartres par Gallardon) en 1930. Elles permirent aux vignerons de se reconvertir.

            Elle fut aussi liée aux berges de la Roguenette. Elle attira les peintres (Paul Berthier, Eugène Boudin, Jean-Baptiste Corot, Camille Marcille, Chaïm Soutine) et, dans leur sillage, d’innombrables personnalités : Victor Denain, André Gide, Cléo de Mérode, Louis Ombredanne, Ernest Spycket…

            À la fois industrieuse et bourgeoise, Oisème, devint peu à peu le centre de la commune. Cette dernière, très agricole avec ses 147 exploitations au milieu du XIXe siècle (elle en comptait encore 27 en 1931), fut captée par la proximité de la ville.

            Cela permit des élans de modernité (électricité en 1924, adduction d’eau en 1941, fonderie en 1952) jusqu’à ce que la généralisation de l’automobile facilite l’installation de nouveaux habitants. La commune se montra favorable à leur venue et facilita la progressive création d’extensions résidentielles durant la seconde moitié du XXe siècle.

                         Sans perdre son caractère rural et villageois, Gasville-Oisème a attiré des citadins. Ils ont choisi d’y vivre au sein de l’agglomération chartraine. Si cette dernière porte aujourd’hui les destinées d’une campagne millénaire, l’identité de la commune est incarnée depuis 2004 par le blason de la famille de Couttes. Sa figure de lion, héritée de la chevalerie et regardant vers l’avenir, exprime la personnalité d’un village depuis le Moyen-Âge.


LA VIGNE

La proclamation du ban des vendanges en 1814 (accord commune)

             Sa culture progressa au Moyen-Âge sous l’influence des abbayes pour satisfaire la consommation des moines. Elle fut aussi bien cultivée à Gasville qu’à Oisème. Les noms des lieux (les Vignes…) sont éloquents, le nombre de pressoirs médievaux témoigne de son importance et les caves creusées sous les coteaux de la vallée de la Roguenette en conservent le souvenir.

            Le vignoble couvrait environ 120 hectares au XVIIIe siècle, soit 15% de l’actuel territoire communal. Comprenant 2 000 parcelles plantées de morillon (vin rouge) ou de meunier (vin blanc), c’était l’un des plus grands vignobles de la région de Chartres. Il faisait vivre 140 des 200 familles dénombrées au début du XIXe siècle.

            Il se rétracta en raison de la commercialisation des vins du sud de la France, avant la crise du phylloxéra qui envahit le vignoble à partir de 1864. Le travail de la vigne devenant moins florissant, les surfaces plantées diminuèrent (136 hectares en 1823, 32 hectares en 1863) avant de disparaître.

            Si le vin devait être un peu vif en raison des conditions climatiques, certains Gasvillois, héritiers d’un savoir-faire ancestral, devaient produire un vin agréable à boire.


LES ÉCOLES, PIVOT DE LA CONSTRUCTION COMMUNALE

Plan des écoles dressé en 1882 par Henri Passard (accord commune)

             En application de la loi Guizot sur l’instruction primaire, la commune acquit une maison pour y ouvrir une école communale en 1833. Elle était située au milieu de la place de la Madeleine. Elle fut fermée, en raison de son insalubrité, par une décision préfectorale en 1841. Cela obligea la commune à louer une autre maison à Oisème. Cette situation devait être provisoire. Elle dura vingt ans en raison des hésitations liées au choix de l’implantation d’une nouvelle construction : Gasville ou Oisème.

            Après de récurrentes hésitations, la commune acquit en 1862 un vaste terrain en bordure de la Grande rue à Oisème. Elle y fit élever une maison servant de mairie et d’école pour les garçons. L’école des filles fut, quant à elle, implantée place du Marché à Gasville et confiée aux religieuses de Notre-Dame de Chartres en 1863.

            Vingt ans plus tard, grâce aux subventions allouées par la Troisième République, elle chargea l’architecte Henri Passard d’un plus projet ambitieux. Il consistait à faire percer l’actuelle rue de la Mairie pour relier la Grande rue à la rue de Friaize et à édifier, sur le vaste terrain acquis en 1862, une école pour les filles et une nouvelle mairie-école pour les garçons. Ce projet fut achevé en 1886. Un pôle central venait de se dessiner.

            Il a été poursuivi aux XXe et XXIe siècles : fermeture de l’école des filles de Gasville à la veille de la Première Guerre mondiale, construction d’une école maternelle en 1983 puis de l’école élémentaire de la Roguenette en 2010.


SECRETS D’HISTOIRE

 LE NOM DES LIEUX

 La Bercherie: (petite et grande) : petite et grande bergerie.

Le Biloir: (clos et rue du) : cheville en bois utilisée par les moissonneurs pour lier les gerbes.

Le Bougueneau : la forme baugueniau en ferait une maison en bauge.

Le Bréharet : petit bois (du gaulois brogi) ou terre inculte où poussent des bruyères.

Camille Marcille (rue) : nom honorant la mémoire du peintre et collectionneur qui vécut au château du Goulet de 1849 à 1875.

Le Château de Gasville : lieu où se dressait le château des premiers sieurs de Gasville ou altération du terme cheteaux ou cheneteaux, petits chênes.

Le Clos de l’Abeille : le mot abeille est une déformation de celui d’abbaye.

Couttes (rue de) : il provient de la famille de Couttes qui possédait la seigneurie du  même nom à Oisème.

La Croix brisée (cimetière) : l’orthographe première de boisée désignait les deux ormes remarquables qui s’y dressaient.

La Croix rouge : du latin quadrivium, carrefour, qui a donné le mot carrouge.

Friaize (rue de) : déformation du terme médiéval friez, friche, ou altération du mot fière lui donnant le sens de rue haute.

Gare (rue de la) : nom de la station de la ligne du chemin de fer en service de 1930 à 1939.

Gasville : le domaine humide, du latin villa (domaine) et de la racine germanique wado (mouillé), ce qui s’accorde avec la nature du sol, relativement imperméable.

Goulet (rue du) : le nom désigne un resserrement de la vallée ou une rue étroite.

Les Grands Larris : le terme larris désigne souvent des terrains en pente.

Gâtines (rue des) : terre humide (du germanique wado) ou inculte.

La Madeleine (place et rue de) : elles rappellent le souvenir du prieuré de la Madeleine de Oisème.

La place de la Madeleine au début du XX e siècle (accord William Belhomme)

Marché (place du) : de l’ancien français marchais, mare; il n’y eut jamais de marché à Gasville.

Les Martels : déformation de marretelles, petites mares.

Oisème : également orthographié Oysème, c’est soit un dérivé du celte isar, sacré, commun  aux noms en -oise, soit une déformation du latin uxisama, la très haute, qualificatif donné à la déesse gauloise Bélisama.

Paris (bois) : la famille de Paris était seigneur de Gasville au XVIIe siècle.

Les Rabats (chemin et rue des) : peut-être une déformation du terme rabasse, souche de vigne.

La Roguenette : le nom de la rivière est formé sur la racine prélatine rod désignant un écoulement d’eau.

Tourelles (rue des) : le lieu désignerait un ancien clos muré bordé de petites fortifications.


LE CAHIER DE DOLÉANCES DE LA RÉVOLUTION

             Réunis le 1er mars 1789, les Gasvillois (46 hommes sur 850 habitants) formulèrent 15 doléances en vue de la réunion des États généraux prévue à Versailles le 5 mai 1789. Leur cahier a été conservé.

            Sur ces 15 doléances, 8 avaient une portée fiscale : suppression de la gabelle (impôt sur le sel), des banalités (droits seigneuriaux), des péages, des droits sur le vin, plus juste répartition des impôts, équité fiscale entre le clergé, la noblesse et le tiers état et absence de taxation sur les objets de première nécessité. Les autres concernaient l’abolition des privilèges, le monde judiciaire, la vie économique et l’aide sociale.

            Rédigées avec déférence – “tous les habitants se sont réunis pour témoigner leur sensibilité aux bontés du roi qui a bien voulu convoquer les États généraux de son royaume pour les consulter sur les abus existants (…) et demandent respectueusement…” -, elles soulignent des préoccupations quotidiennes. Elle témoignent de la réalité de l’existence d’un tiers état accablé par le poids des impôts.

Sentence du Bailliage de Couttes et de Gasville en 1788)

CAMILLE MARCILLE (1816 – 1875)

             Né à Chartres, il hérita de la passion de son père qui avait constitué une fabuleuse collection de tableaux rivalisant, dit-on, avec le musée du Louvre en France : 4 500 toiles, dont certaines prestigieuses : des Boucher, des Fragonard, des Géricault, des Latour… Ayant hérité de son goût éclairé, il s’installa à Oisème en 1849, au château du Goulet où il vécut jusqu’à sa mort.

            Parallèlement à ses fonctions de conservateur du Musée des Beaux-Arts de Chartres, il y tint salon en recevant d’innombrables personnalités du monde des arts. Les frères Jules et Edmond Goncourt y séjournèrent à plusieurs reprises et le peintre Jean- Baptiste Corot y travailla également.

Détail de la fresque du Jugement dernier peinte dans l’église par Camille Marcille (accord commune)

            Collectionneur, il fut aussi un peintre de talent. Exposant dans des salons indépendants, il dota l’église Saint-Grégoire de l’immense fresque du Jugement dernier qui orne tout le pan de mur intérieur de l’entrée de la nef. Il mourut le pinceau à la main dans son atelier du château du Goulet.

            Sa fabuleuse collection d’œuvres d’art, partagée à la mort de son père avec son frère Eudoxe, mécène et conservateur du musée des Beaux-Arts d’Orléans, était vendue aux enchères en 1876. Certains tableaux furent acquis par le musée des Beaux-Arts de Chartres qui lui a consacré une rétrospective à l’occasion du bicentenaire de sa naissance en 2016.


LE MOULIN DE L’AVEUGLE

                       En 1853, Alexandre Torcheux (1819 – 1874), aveugle depuis l’enfance, édifia de ses mains un moulin sur la Roguenette pour subsister par son travail plutôt que de vivre de la charité publique. Il le construisit seul et se fit meunier. Son courage et sa détermination lui valurent une grande considération dans sa commune.

Les berges de la Roguenette à Oisème – tableau de Paul Berthier – (accord commune)

            Il vécut de son travail durant toute sa vie et fut en outre un musicien apprécié par les Gasvillois en devenant un violoneux animant les fêtes du village. Son renom suscitant l’admiration générale, la Société archéologique d’Eure-et-Loir l’honora en lui consacrant en 1860 un livret soulignant sa vertu et ses qualités d’honnête homme.


LE BOMBARDEMENT DU VIADUC DE OISÈME

            Cible privilégiée visée pour paralyser l’acheminement des troupes allemandes, le viaduc construit en 1911 fut bombardé le 15 juin 1944 par une escadrille de 27 bombardiers alliés B-17. En quelques instants, Oisème bascula dans l’horreur.

            Le raid aérien détruisit plusieurs maisons et tua 13 personnes : trois familles entières et deux habitants cachés dans leurs caves ou surpris dans leurs maisons. Deux corps n’ont jamais été retrouvés en dépit de la mobilisation de nombreux habitants venus participer aux travaux de déblaiement.

            Ce bombardement fut suivi par trois autres, les 17, 24 et 25 juin. Ce n’est qu’au cours du dernier que deux arches du viaduc s’effondrèrent. L’objectif stratégique était atteint ; la ligne reliant Chartres à Paris par Gallardon était coupée. Les piles du viaduc furent reconstruites en 1946 et la ligne de chemin de fer rétablie de Chartres à Gallardon jusqu’à sa fermeture en 2007.

Le viaduc de Oisème au début du XX e siècle (accord André Autin)

LES MAIRES DE GASVILLE-OISÈME

1792      –      1794 Pierre MOISSON
1794      –      1796 André OUELLARD
1796      –      1797 Étienne POULLARD
1797      –      1798 Jean THIROUIN
1798      –      1815 Étienne POULLARD
1815      –      1830 Sébastien RENOU
1830      –      1852 Pierre BOURGEOIS
1852      –      1862 Gustave BRACCINI
1862  (mars-novembre) Pascal MOISSON (1)
1862      –      1870 Isidore BOURGEOIS
1870  (avril-septembre) Pascal MOISSON
1870      –      1881 Joseph BOUVARD
1881      –      1884 Albert RABOURDIN
1884      –      1889 Alexis CIRASSE
1889      –      1892 Émile GANGNOLLE
1892      –      1897 Louis CAPLAIN
1897      –      1900 Frumence BREDREL
1900      –      1904 Alexis CIRASSE
1904      –      1912 Alexandre POITRIMOL
1912      –      1916 Eugène LEFÈVRE
1916      –      1919 Alexandre POITRIMOL (1)
1919      –      1924 Pierre LEROY
1924      –      1925 René MADIOT (1)
1925(février-septembre) Louis TORCHEUX
1925      –      1926 René MADIOT (1)
1926      –      1929 Gaston DAUPHIN
1929          (mars-mai) Jules GUÉRIN
1929      –      1935 Gaston DAUPHIN
1935      –      1941  Marcel CINTRAT
1941   (août-décembre) Paul MOISSON (1)
1941      –      1944 Gaston DAUPHIN (2)
1944(septembre-octobre) Marcel CINTRAT
1944      –      1945 Robert LAIGNEAU
1945      –      1947 Abel MAURER
1947      –      1965 Marcel CINTRAT
1965      –      1971 Léon RICHARD
1971      –      1983 Pierre ALAIN
1983      –      2008 François CATEL
2008      –      2020 William BELHOMME
2020    – Romain ROUAULT
(1) Adjoint remplissant les fonctions de maire.
 (2) Président de la délégation spéciale.

DESTINS CROISÉS, DESTINS LIÉS

                         En 1993, le Conseil municipal chargea Pierre Molkhou, historien, de retracer l’histoire de Gasville-Oisème. Son ouvrage fut largement diffusé auprès des habitants puis le temps passa.

            Vingt-cinq ans plus tard, la brochure, Les destins croisés, était épuisée. Pour continuer à faire vivre le passé de Gasville-Oisème, le Conseil municipal lui renouvelait sa confiance et lui demandait de compléter et de rééditer son livret.

            Au terme d’attentives recherches conduites aux Archives départementales d’Eure- et-Loir, dans les fonds des archives municipales et auprès des habitants, il réécrivait son récit et concevait un nouvel ouvrage, Destins croisés, destins liés. Imprimé à 800 exemplaires, il demeure le témoignage de la mémoire collective.

            Ses travaux ont permis de concevoir les quelques entrées qui précédent. Elles ne peuvent restituer toute la respiration d’un récit qui demeure disponible à la mairie. Les deux extraits suivants permettent d’en apprécier l’esprit.

 PROPOS INTRODUCTIFS

             «Terre “des arts, des armes et des lois” dont le nom est associé au souvenir des illustres Boudin, Corot ou Soutine, Gasville-Oisème est l’âme du pays chartrain. Si leur notoriété porte celle de la commune dans les grands musées du monde, car leurs regards se sont enrichis des couleurs et des paysages gasvillois, elle se superpose à la mémoire des hommes qui s’y sont attachés depuis le Moyen-Âge.

            Tous n’ont pas laissé de souvenirs et bien des vestiges ont été ruinés par les outrages du temps. Le serf et le vigneron d’hier ont disparu ; le flamboyant château de Couttes a été détruit, la mémoire du prieuré de la Madeleine perdure simplement à travers celle de la place et de la rue éponymes et rares sont ceux qui se souviennent de la fabrique de clés de la famille Honnard où une centaine d’ouvriers accomplissait un travail d’orfèvre.

            Bien des traces des mondes d’hier se sont effacées. D’autres subsistent, tels l’église Saint-Grégoire élevée à Gasville au XVIe siècle, le haut viaduc de la ligne de chemin de fer construit à Oisème en 1911 ou la dizaine de calvaires qui émaillent la campagne. Certaines interrogent les promeneurs du regard, intrigués de passer devant une Maison des associations surmontée d’un clocher, mais ils méconnaissent parfois les legs transmis au fil des siècles.»

L’INVASION PRUSSIENNE DE 1870

Extrait du récit de Pierre Ricour, instituteur et sergent-major en 1870 (accord commune)

             Elle débuta par quelques échanges de coups de feu et le passage d’une escouade de cavaliers prussiens le 14 octobre. Une semaine plus tard, le capitaine Clément comprenait qu’il ne pouvait résister à un ennemi supérieur en nombre qui investissait Chartres et faisait fusiller des gardes nationaux à Jouy. C’est, semble-t-il, au cours des combats qui aboutirent à la prise de Chartres le 21 octobre qu’un soldat prussien fut tué sur le territoire communal. Il repose depuis dans le cimetière de l’église.

            L’occupation de la commune, investie par 3 000 hommes y établissant leur campement dans la plaine, débuta le même jour. Elle fut discontinue mais dura jusqu’au 16 février 1871. Durant quatre mois, les habitants subirent le joug des forces ennemies multipliant les réquisitions et les vols. Ils acquittèrent, de surcroît, deux contributions de guerre. Le montant total du coût de cette occupation s’éleva à 48 000 francs, à une époque où un instituteur gagnait 600 francs par an ! La commune, presque mise à sac le 21 et le 22 octobre, était exsangue.»